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Blason d'Oran
SANTA CRUZ VUE GENERALE D'ORAN

Il semblerait que le nom 'Wahran' (Oran en Arabe)
vient du mot arabe 'wahr' (lion) et de son duel (deux) Wahran (deux lions).
La légende dit qu'à l'époque (vers l'an 900), il y avait encore des lions dans la région.
Les deux derniers lions chassés se trouvaient sur la montagne près d'Oran et qui d'ailleurs s'appelle "la montagne des lions".
Il existe, devant la mairie d'Oran, deux grandes statutes symbolisant les deux lions en question.

Quelques photos prises à Oran...








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Mère , voici vos enfants accourus à votre sanctuaire,
unis par les mêmes sentiments de reconnaissance et d'amour.
Il y a cinquante ans , un terrible fléau désolait nos rivages;
la mort, en quelques jours, moissonnait et couchait
dans nos ravins la dixième partie de la population d'Oran.
Le deuil était partout! Cri d'angoisse , de terreur et de désespoir.
En face d'un tel fléau dont nul effort humain ne pouvait arrêter la marche foudroyante,
c'est vers vous, ô Vierge Sainte , que la reconnaissance unanime des peuples a proclamée le refuge;
l'espoir, la consolation des affligés.
Les ardentes supplications de nos pères émurent votre cœur.
Leur confiance ne fut pas déçue.
Votre amour maternel entendit leurs prières et votre puissante intervention infléchit la Justice Divine .
C'est alors que leur tendresse filiale vous donna le nom si beau et si consolant de Notre -Dame du Salut.
Pour eux il disait tout: Amour et délivrance , Renaissance et Bonheur!
En érigeant sur la montagne ce sanctuaire , en y plaçant votre image bénie,
ils ont voulu élever un monument qui fut la preuve irrécusable de leur reconnaissance.
Alors aussi, par une consécration solennelle,
ils remirent entre vos mains leur cité , leurs demeures , leurs familles et leur vie.

Reine et protectrice d'Oran,
jamais vous n'avez cessé d'étendre votre main tutélaire sur la ville qui s'est consacrée à vous.
En ce jour qui ramène le cinquantième anniversaire de votre intervention toute puissante,
nous venons renouveler à vos pieds ce pacte et nos serments.
Plus que jamais, montrez-vous Notre Mère.
Gardez cette ville où tant d'âmes ont pour vous l'amour le plus filial,
la reconnaissance la plus absolue....

Que toujours ses enfants, quel que soit le ciel qui ait abrité leur berceau ,
n'aient qu'un cœur pour vous aimer, qu'une langue pour redire et chanter vos bienfaits.
Conservez dans le chemin du devoir,
toujours plus abrupt que celui de Santa Cruz, les âmes fidèles.
Qu'elles ne se fatiguent plus d'aller à Jésus,
qu'elles ne se lassent pas de monter à votre sanctuaire!

Et si parfois les souffrances de la vie meurtrissent nos cœurs,
comme les aspérités de votre montagne blessent nos pieds,
ô Mère,
que votre main panse nos blessures et adoucisse nos douleurs.
Qu'un de vos regards nous ranime,
qu'un sourire de vos lèvres nous encourage et nous console!
Si jamais un fléau meurtrier venait menacer nos têtes,
couvrez-nous de votre toute puissante protection.

Mère défendez-nous,
Mère sauvez-nous! Faites qu'un jour, ô Vierge de Santa- Cruz,
délivrés par vous des souffrances et des misères de la vie,
triomphants des luttes et des épreuves d'ici -bas,
pasteur et troupeau soient enfin réunis au Ciel,
dans une même et éternelle félicité!

1899 Monseigneur CANTEL Évêque d' Oran .

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IMAGES DU PELERINAGE DE SANTA CRUZ
Merci à Roger Simon et à Claude Sicsic.
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IN Memoriam…


Ecoute, mon enfant, l'histoire de tes racines
Tranchées dans la douleur par l'Histoire assassine.

Tes ancêtres quittèrent le beau Royaume de France
Au règne de Louis-Philippe ; avides d'espérance,
Ils choisirent l'exil avec, pour tout viatique,
Leurs rêves et leurs espoirs et un courage unique.
Plutôt que de subir un futur incertain,
Ils partirent défricher l'âpre sol Africain.

Sur une terre aride de quelques acres incultes,
Du Destin et du Temps ils bravèrent les insultes,
Arrachant les lentisques, les ronces et les palmiers,
De la France lointaine ils furent les pionniers,
Eventrant un sol vierge de leurs humbles araires,
Maîtres de leur destins et, des puissants, les Pairs.
Sous le couvert des armes, sous la tente commune,
Ventre creux, ils dormaient d'un sommeil de fortune.
Ils souffrirent du trachome et de la malaria,
Travaillant comme des bêtes, pareils à des parias.
Ils pâtirent de la soif et de la dysenterie,
Contraints de s'abreuver d'une eau souvent croupie.
Ils virent le sirocco au souffle ravageur
Détruire en quelques heures des semaines de labeur,
Le feu de la sécheresse qui embrase les gorges
Faire les plus noirs charbons des plus rustiques orges,
Et les vols de criquets, bruissants nuages noirs,
S'abattre sur leurs blés et ruiner leurs espoirs.
Ils subirent traquenards, razzias et incendies,
Contraints, l'arme à la main, de préserver leurs vies,
Défendant, pied à pied, une parcelle inféconde
Qui valait, à leurs yeux, toutes les richesses du monde.
Parfois découragés, au grand jamais vaincus,
Cent fois ils reprenaient leur ouvrage abattu.
Ils s'usèrent à la tâche, vieillis bien avant l'heure
Inculquant à leurs fils le Courage et l'Honneur,
Ces vertus qui s'acquièrent quand, face à son destin,
L'Homme réfute la défaite et poursuit son chemin.

A force de labeur et de persévérance,
Leur terre porta enfin les fruits de leurs souffrances.
Ils bâtirent de leurs mains de modestes maisons
Où les familles, unies, fêtèrent la floraison.
Et les foyers fleurirent, au rythme des mariages…
Les minuscules hameaux se changèrent en villages.
Ils y tracèrent des rues, bâtirent une Mairie
Où flotta le drapeau de la mère Patrie.
Ils y creusèrent un puits, construisirent une école
Où vinrent s'asseoir en frères Ahmed, Isaac et Paul.
Ils dressèrent également une modeste stèle,
Inscrivant dans la pierre la mémoire fidèle
De leurs prédécesseurs, les Pionniers d'un autre âge,
Les défricheurs de terres, fondateurs du village.

Certaines communes portèrent des noms mis en exergue :
Turenne, Lamoricière, Kléber, Gaston Doumergue…
D'autres, des noms de victoires : Arcole et Rivoli,
Comme pour exorciser leur manque de Patrie.
Au fils des ans, ils firent des routes, des voies ferrées,
Apportant le progrès aux plus lointaines contrées.
Ils fondèrent des usines, des mines, des ateliers
Où vinrent gagner leur vie travailleurs par milliers.
Ils creusèrent des canaux portant l'irrigation,
Changèrent des terres arides en riches plantations,
Créant orangeraies, vignobles, oliveraies
Où ne poussaient jadis que chardons et ivraie.
Des dunes du bord de mer à celles des oasis,
Ils apportèrent la France au pays de ses fils.
Ils étendirent partout la civilisation,
Créant des dispensaires, développant l'instruction,
Démoustifiant les eaux des marécages putrides,
Combattant l'érosion qui fait des pentes vides,
Amenant l'eau courante et l'électricité
Aux villages isolés dans une immensité,
Donnant à leur pays richesses et expansion,
Ils firent l'admiration de plus d'une nation.
Sous l'égide de la France, dans une œuvre héroïque,
Ils bâtirent de leurs mains un pays magnifique,
Prospère, neuf et promis aux meilleurs lendemains,
Département Français aux rivages Africains.

De tes aïeux sois fier, mais sans ostentation ;
La grandeur va de pair avec la discrétion.
De leur gloire de Pionniers ne fais pas étalage ;
Garde-la dans ton cœur en précieux héritage.
A tes enfants, plus tard, tu diras leur Histoire,
Car nous portons en nous un devoir de Mémoire.
Méprise les ignorants qui nous disent racistes,
Profiteurs, exploiteurs, fats et colonialistes.
Ces qualificatifs font la caricature
D'une infime poignée de " Colons " purs et durs,
Des nantis, des puissants, sans commisération
Pour tous ceux qui trimaient sur leurs exploitations.

Ces gens n'ont jamais fait partie de notre monde,
Celui des besogneux de l'Algérie profonde
Qui travaillaient en paix, cohabitaient en frères,
Dont les racines communes plongeaient dans une même terre.
Chrétiens, Musulmans, Juifs, tous enfants d'Abraham,
Montraient le même allant et la même grandeur d'âme.

Si ta vie, mon enfant, t'inflige des déboires,
Si tout semble perdu, si tu ne sais plus croire
Evoque leur grandeur, invoque leur mémoire,
Rassemble ton courage, reforge ton espoir
Et pense avec fierté " Je descends des Pieds-Noirs "


Pierre GUIBERT
Le 10 juin 2002